Dans ce vaste iceberg du skill demeure un territoire peu abordé qui fait pourtant parfois la différence. Il m’a moult fois permis de renverser le cours d’une partie. De quoi parlons-nous ?

Du non-verbal.

Non, adverbe, plus loin verbal, de vive voix. Il s’agit donc de tout ce qui ne passe pas par la parole. Le non-verbal est un ensemble d’attitudes gestuelles, mais également de faciès, qui transmet une information aux gens qui vous entourent, et donc, en premier lieu, à votre adversaire.

FFTCG est bourré de difficultés menant à de nombreux missplays scellant les parties. Alors rendez-vous service, n’en rajoutez pas en donnant de précieuses données à votre adversaire avec des tics nerveux. Plus facile à dire qu’à faire ? Ca dépend. Parfois on n’imagine simplement pas que notre corps donne des informations. En ayant ça en tête, on peut considérablement réduire la fuite sans se faire violence. Il suffit juste de s’éduquer à cette possibilité.

Pour ce qui touche aux tocs et maladies mentales, il s’agit d’un autre sujet, qui peut se travailler également mais par des approches différentes et plus profondes que par ce simple article. Je laisse ça aux professionnels de santé.

Maintenant, le mauvais non-verbal, comment ça se traduit ?

Cause

Ce sont généralement des mouvements automatiques, que vous produisez sans vous en rendre compte et qui, et c’est ce qui nous intéresse le plus avec FFTCG, s’accentuent avec le stress de la compétition. Plus vous jouez sur OCTGN, moins vous interagissez directement avec vos adversaires, et plus la confrontation directe pourra faire ressortir des indications gestuelles. La foule peut s’avérer stressante pour certains compétiteurs. De même, se retrouver à affronter un adversaire réputé, ou disputer un match qui va déterminer votre présence en top ou non, peut générer de la pression. Cela va influer sur votre non-verbal.

Conséquence

Votre attitude va évoluer. Moins décontracté, votre corps va matérialiser cette gêne par des gestes. Et plus les parties sont longues, plus votre adversaire pourra identifier vos tics. Le BO3 avec une victoire partout est le plus révélateur car votre adversaire a pu vous étudier à mesure que la pression montait.

Quelques exemples:

Si vous êtes un joueur qui passez votre temps à tripoter vos cartes en main, vous imprimez un rythme à cette habitude. Or, ce rythme va changer à mesure des situations. Plus le rythme augmente et plus les chances sont grandes que vous êtes dans le caca et sans réponse.

Si vous avez pour habitude de lever et rabattre le talon sans cesse, le mouvement va s’amplifier jusqu’à parfois vous amener à taper le sol. Une fois, mon adversaire faisait carrément bouger la table au rythme de son pied. Je savais alors qu’il n’avait aucune réponse et que je pouvais attaquer sans risque.

Il existe autant de tics que de gens, mais on les décerne très facilement sans forcément les chercher. Il y a même des joueurs qui lâcheront des vulgarités ou des soupirs en piochant, autant dire qu’ils auront tiré 2 soutiens au lieu de ce qu’ils attendaient. Merci de l’info ?

Exception : il existe des joueurs qui augmentent le rythme et la puissance de leurs tics sans pour autant être en train de perdre. C’est alors un indicateur de concentration intense, car ils savent que le moment est déterminant. Contrairement aux joueurs mentionnés plus haut, leur rythme redescend ensuite, une fois cette phase intense passée. Un joueur esclave de ses tics aura au contraire énormément de mal à diminuer la fréquence et la force de ces derniers après ce moment intense.

Que faire ?

Rien ! La meilleure chose à faire pour avoir un excellent non-verbal, c’est justement de ne rien faire. Contrôlez-vous. Concentrez-vous sur votre respiration. Vous n’êtes pas un imposteur. Vous êtes un joueur de FFTCG. Vous avez autant le droit d’être là que votre adversaire. Ce dernier est sujet à la même pression que vous, c’est juste qu’il la cache et la gère. En fait, il chie dans son froc ! Et vous voyez tous les gens autour de vous ? Pareil ! Ils sont morts de trouille. Tout le monde est logé à la même enseigne. Alors respirez. Tranquillement. Restez appliqué. Créez-vous une zone de sécurité rien qu’à vous. C’est votre cabane. Le loup ne peut pas y entrer.

Vous avez un mauvais tirage ? C’est la merde. Du coup, gardez-le pour vous! Vous avez déjà un handicap, vous n’allez pas en plus le révéler à votre adversaire. Il le verra bien le moment venu. Pas besoin qu’il comprenne qu’il peut jouer ultra agressif au tour 0.

Vous avez un bon tirage ? Tant mieux. Gardez-le pour vous! Ne détruisez pas cet avantage en invitant votre adversaire à conserver Shantotto en main.

Vous avez remarqué que vous aviez des tics ? Travaillez dessus. Vous avez l’habitude d’agiter les cartes devant vous ? Essayez de les poser face cachée sur le tapis et de laisser vos mains sur ou sous la table. Vous les connaissez par coeur ces cartes de toute façon. Vous savez parfaitement ce que vous avez en main. Les trifouiller ne changera rien. Laissez-les vivre leur meilleure vie sur la table et regardez le tapis adverse. Vous avez l’habitude de secouer le pied ? Posez vos mains sur vos genoux.

Votre adversaire est désagréable ? C’est un rustre ? Ne rentrez pas dans son jeu. Restez courtois. Restez fidèle à vous-même. Il peste ? Il a un mauvais non-verbal, tant mieux pour vous. Vous êtes en train de gagner, profitez-en pour en finir. Votre adversaire s’énerve ? Appelez un arbitre. L’arbitre est votre ami. Demandez-lui de rester assister à la partie tant que son rôle le permet. Vous n’êtes pas seul. La partie suivante sera différente.

Relax. Contrairement à 95% de la population mondiale, votre vie n’est pas en jeu, alors on respire et on s’amuse.

Après tout, être tous ensemble autour d’une table, c’est juste trop cool. Alors au placard le stress, et les tics avec. Bon débarras.

Que Altana vous guide,

Amicalement,

Article par Gruic, relecture par Cryo.