Aaaaah la Winter Cup, véritable institution de la communauté FFTCG. Un tournoi chaleureux pour célébrer la fin d’année avec moult lots à la clé dans l’ambiance et (généralement) la bonne humeur.
Pour ma part, il s’agissait de ma 3e participation à cet évènement, la première fois datant de l’édition 2019 dans l’ancien local de Firestorm Games, qui a depuis déménagé dans un nouveau bien plus grand…et fichtrement classe.
Il s’agit aussi du retour de la Winter Cup à domicile à Cardiff au Pays de Galles, après une édition calamiteuse sous bien des aspects à Glasgow l’an dernier. On fera bien de ne pas reconnaitre son existence, c’est pour le mieux.

Je me présente, je m’appelle Henri Thomas, ou Takhano pour les intimes, joueur maintenant de longue date et plus ou moins ancien membre de la team Paris avant mon déménagement à Londres il y a quelques années. La Winter Cup et Cardiff étant faciles d’accès pour moi mais beaucoup moins pour les copains d’Outre-Manche, j’en suis venu (une fois encore) à être le seul joueur Français sur place. Une raison de plus pour rendre tout le monde fier à la maison, et vous envoyer en voyage dans les lignes à suivre!

Me voilà donc, un beau vendredi soir de mi-Décembre, dans un train avec 7 autres compères Londoniens avec qui je vais partager un Airbnb pour les 2 prochains jours, en train de débattre quel deck je jouerai durant le weekend. Revenant de 3 semaines de congés, mon niveau de préparation était un peu au ras des pâquerettes, n’ayant commencé à réfléchir à mon deck qu’une semaine auparavant. Parmi mes camarades de voyage, des habitués de la scène compétitive de haut niveau : on y retrouve Robert P., Callum H., ou encore un certain Alex H. Pas trop mauvais ce type-là, à ce qu’il parait.

Parmi mes choix de decks, 2 variantes de Mono-Eau, qui me parait être un choix judicieux compte tenu de la méta qui s’annonce dans le sillage des championnats du monde ainsi qu’autres tournois récents dont ceux de 7D. Je m’attends à du Gigawol, du Mono-Glace ou Glace/Eau accompagné du Général Rughadjeen (Rug pour les intimes et le reste de l’article), du FFXIII, du Magissa et consorts.

La 1e variante est somme-toute classique, accompagnée de Shinryu pour stabiliser et gérer l’agression : https://ffdecks.com/deck/6383907055337472
La 2e, que je finirai par choisir pour l’amour du jeu, se centre autour du nouveau Guerrier de la Lumière qui a fait couler beaucoup d’encre depuis sa sortie, à raison : https://ffdecks.com/deck/6413603298082816

La 2e version, initialement conçue par l’ami Robert P., me semblait plus « fun » à jouer surtout dans un tournoi sans « vrai » enjeu. Et, pour être honnête, le fait que je puisse jouer Leila accompagnée de mes vieux Vikings a bien pesé sur la balance. Pas de glace dans le deck, mais j’ai pu faire honneur à 2 compères tout aussi friands de l’archétype. Ils se reconnaitront.

Nous voilà donc le samedi matin à Firestorm Games, où j’avais pu participer à la Materia Cup anglaise en Mai (https://septieme-dommage.fr/carnets-de-voyage-dun-francais-en-territoire-ennemi-edition-cardiff/). L’ambiance est, comme attendue, très détendue. De nombreuses têtes connues venant des 4 coins du Royaume-Uni, nous amenant à un total assez incroyable de 119 participants. Du côté de l’organisation, du beau monde aussi. Alec et Fabian de Square Enix répondent présent, tout comme l’infatigable Tarou Kageyama-san et 2 de ses compères d’Hobby Japan. Alex Hancox, ayant ramené la coupe à la maison se fendra même d’un petit discours (écrit à l’arrache 5 minutes avant, précisera-t-il) d’ouverture.
Le légendaire gil shop, où l’on peut échanger de la monnaie factice donnée durant l’évènement, est fourni de plein de jolies choses aussi. Tout semble réuni pour une bonne édition.


Et maintenant…il va falloir faire parler le carton !


JOUR 1

Ronde 1 : Mono-Vent

En voilà une belle entrée en matière tiens. Mon pire matchup…sur le papier. Très bonne partie, mais bien tendue.
Main de départ désastreuse pour mon adversaire. J’ouvre la mienne sur Aria et un WoL7, j’en récupère un 2e via Aria que je garderai pendant presque toute la partie par sécurité.
Nous finirons la partie au temps additionnel (chose rare ces temps-ci) avec 2 cartes dans mon deck et aucune dans celui de mon adversaire, qui, comme moi, n’aura joué que 3 Soutiens de la partie afin de tenter de répondre à la pression (nécessaire) que j’ai mis dès le début.
Il s’agissait d’une variante modifiée du deck ayant gagné les Championnats du Monde, avec la surprise du Shinryu Opus XIV en plus du maintenant habituel Opus XX, qui aura eu le mérite de nettoyer mon terrain et de faire piocher 6 cartes à son propriétaire. Dommage, c’est en partie ce qui l’aura fait perdre. 7/6.

Ronde 2 : Mono-Glace.

Comme prévu, le voilà. Un autre opener avec Aria et WoL pour commencer, un peu handicapé par une sortie avec Lufénienne et Rufus en face. WoL révèle un Viking et une Graziella, me donnant l’opportunité d’envoyer le-dit Rufus par le fond. Je me développe, récupère d’autres Cristaux pour tuer tout ce qui bouge, et remporte la victoire. Nick Hall (mon adversaire, propriétaire de la boutique Card Cavern) aura eu mon argent, mais pas la victoire.

Ronde 3 : Glace/Foudre

Mon archétype de cœur de cette année, toujours un petit pincement au cœur quand je l’affronte malgré des performances en demi-teinte.
Début de partie désastreux, j’ouvre avec une main décente mais mon adversaire décroche le combo phare de Rufus et Général Rug qui vont me mettre rapidement au pied du mur. Je me retrouve rapidement à 5 dégâts avant d’enfin voir mon premier Ex Burst de la partie, un petit CuChulainn qui me donnera un peu de ressources pour remonter…ce qui fut le cas. Je me développe tant bien que mal pour arriver à 4 Soutiens, récupère des Cristaux et laisse Graziella faire parler la poudre, éliminant rapidement Rufus, le Général, un Irvine un peu pénible et enfin une Y’shtola. 7/6, un peu plus tendu qu’espéré mais c’est gagné.

Ronde 4 : GigaWoL

Comme prévu, là encore. Je tombe contre Xav Knowles, que je respecte et sais être un très bon joueur (quand il ne se trompe pas sur sa decklist, on se souvient de la Materia Cup Paris…). Pression.
Au final, il s’agissait de mon WoL7 contre le sien. Résolutions correctes des deux côtés, il s’empale avec Gilgamesh sur LA tech-card du deck qui avait de base motivé ma décision d’archétype : Léviathan (18-096C)

Je monte rapidement à 5 Soutiens, dégage tout ce qui touche le terrain du côté de mon adversaire et remporte le match.

Me voilà donc à 4/0, dans un tournoi où il faut 5 victoires pour passer en top…pas de raisons de m’inquiéter, n’est-ce pas ?
Et bien si, raisons.

Ronde 5 : 47 Avants et 3 Bélias.

Andrius. Un chic type, mais dont le nom seul suffit à terroriser quiconque a déjà joué contre lui au moins une fois avec son fameux deck Feu/Glace constitué de 47 Avants et 3 Bélias (qui aura le mérite de finir en 4e place du top)
Début de partie incroyable de son côté, il ouvre sur Naël (oui.) suivi de Selh’teus et inonde (ironie quand tu nous tiens) rapidement le terrain.
Je cherche un WoL7, en pioche un autre, le joue, trouve une Graziella et un autre truc nul, prend 4 dégâts, pioche le 3e WoL7, ne touche aucun EX, c’est un 7/0 bien senti.
Pas inattendu, malgré mon deck fait pour tenir l’aggro, mais ça pique quand même.

Ronde 6 : GigaWoL (encore)

Mauvais pressentiment après ma défaite à la ronde précédente, la bulle qui arrive.
A contrario de mon premier match contre cet archétype en ronde 4, la partie se passe nettement moins bien. Je sens la pression monter, mon adversaire joue WoL qui révèle Basch qui lui-même touche un Tyro en Ex Burst et je me retrouve très, trop rapidement à 7 dégâts contre l’unique que j’ai pu infliger.

Je suis donc en 4-2, tant aux portes du top que de la bulle que j’aurai subi toute l’année. Moral en miettes mais j’ai encore une chance.

Ronde 7 : Magissa

Soupir de soulagement intérieur, un matchup favorable. J’ai mes chances, mais je dois être prudent.
Mon adversaire ouvre sur une main visiblement mauvaise, se retrouvant à jouer une Magissa « nue » en se défaussant d’outils normalement nécessaires pour l’activer.
Pour ma part, j’arrive à rapidement poser un WoL qui me trouvera 2 Soutiens, et de là me permet de me poser pour gérer tout ce que mon adversaire essaie tant bien que mal de m’envoyer.
Graziella fait encore une fois le ménage, je pose un Léviathan 9cp « à l’ancienne » et continue d’enfoncer le clou malgré 2-3 mauvais plays de ma part.

La dernière ronde étant remportée, me voilà enfin dans le top. Énorme soulagement, il est temps d’aller manger et se préparer pour le lendemain !

JOUR 2

Le top cut de cette Winter Cup était constitué de manière assez inédite, mais pas déplaisant.
Uniquement les X-2 et supérieurs passent, ni plus ni moins. Rien de laissé à la « chance ».
Le top 5 des rondes suisses reçoit une victoire gratuite, pendant que les 22 autres joueurs (27 s’étant qualifiés pour le Jour 2) s’affrontent. 11 joueurs seront éliminés de cette manière, laissant place à un top 16. Simple et efficace.

Ronde 1 : Glace/Terre.

Un matchup auquel je ne m’attendais pas, mais pour lequel j’étais relativement confiant, il me fallait principalement faire attention aux Dragons des Brumes et Shantotto pouvant me stopper net.
Les deux manches jouées durant ce match furent…étranges. Dans un cas comme dans l’autre, j’avais un certain avantage. Plus de génération de ressources et d’Avants sur le terrain à tout moment, pendant que mon adversaire était nettement moins confiant. Malgré tout, je n’ai pas pu trouver de sorties assez agressives pour plier rapidement les manches, permettant à ce deck très contrôle de se poser. S’en suivirent des tours et des tours à trouver mes Avants paralysés ou balayés à coup d’Hécatonchire. De l’extérieur et en regardant objectivement l’état du terrain, j’avais l’air d’avoir le dessus à tout moment, mais c’était uniquement dû à la quantité indécente de cartes que j’ai pu piocher…au point que durant ces deux longues, très longues manches, j’étais sous pression et devait mener une course contre la montre contre mon propre deck qui s’amincissait à vue d’œil.
Malgré tout, mon adversaire semblait peu confiant dans son jeu et a fait d’énormes erreurs, notamment tenter d’utiliser un Dragon des Brumes pour bannir ma break zone. Idée sage s’il en est…mais dommage, j’avais Lenna sur le terrain. Oups.

Assez fatigué mais content de ma victoire, je m’en vais l’annoncer sur le discord…pour voir un certain “chevalier lapin” qui me signale l’identité de mon prochain adversaire : Alex Hancox lui-même.
Je déchante très vite, conscient de ce qui m’attendait.

Ronde 2 : Mr le double Champion du Monde (et en titre s’il vous plait) – Gigawol7

Si les étoiles s’étaient alignées pour me faire passer en top, elles avaient bel et bien disparu.
D’ordinaire, je ne suis pas particulièrement frustré de perdre contre un adversaire que je sais être bien meilleur au jeu que moi, mais encore faut-il que j’aie l’occasion de (bien) jouer, ce qui…ne fut pas vraiment le cas.
Première manche, j’ouvre sur une main à peine correcte. Chacun joue son WoL7, lui obtient un Zeromus et une autre bonne carte, j’obtiens une Lenna et un Viking. Joie? Pas.
J’arrive tant bien que mal à survivre quelque tours, je tente de rejouer WoL7. Tente, parce qu’Alex avait réservé une Amaterasu juste pour l’occasion. Allez, on passe à la prochaine.
Si la 1e manche était mauvaise, la 2e était probablement la pire que j’aie pu jouer dans un tournoi.
Ma 1e main ne me donnant qu’un pauvre Loporrite, je tente de Mulligan pour trouver mieux. Dommage, je me retrouve avec 3 Invocations et 2 Avants. Et un 3e après la pioche. Mon premier tour sera donc de défausser une Ashe et passer la main. Alex, lui, fera une sortie tout ce qu’il y a de plus normale avec son deck, pendant que je ne verrai pas un seul Soutien pendant 3 tours…et le seul pauvre Paladin que je verrai rencontrera mon bon ami Zeromus, le rendant inutile. Je tente de jouer un WoL7, qui se prendra là encore une Amaterasu.

C’est donc là que s’achève mon parcours, d’une manière plutôt humiliante.
Je peux me consoler en me disant que mon adversaire finira par décrocher la 1e place du tournoi (pour la 2e année consécutive, d’ailleurs) et que faire top 16 est plus qu’honorable au vu de mon manque de préparation, mais j’avais espéré faire mieux compte tenu de comment mon deck se situait dans la meta.

Comme Alex le disait dans son propre compte-rendu du tournoi, peut-être que j’aurais dû jouer ma variante Shinryu comme il me l’avait conseillé le jour du départ. Ou peut-être pas, qui sait.
Les deux remplissent des fonctions légèrement différentes, mais le WoL7 vous rend beaucoup plus dépendant du tirage, avec comme contre-partie des sorties potentiellement explosives. A creuser.

Au final, je garde une très bonne expérience de cette Winter Cup. Revoir plein de têtes connues, en rencontrer de nouvelles, échanger avec le staff et j’en passe. Il reste tout de même dommage que Cardiff soit presque inaccessible depuis le reste de l’Europe, avoir plus de deux français dans la salle n’aurait pas été de trop !

Écrivant ces lignes juste quelques heures avant que 2023 se clôture, je vous souhaite à tous une excellente année 2024 pleine de bonnes perfs et Full Arts, et j’espère vous revoir très bientôt !

Article par Takhano, relecture par Camus